Souricette a écrit :Ben moi j'aime les 2 genres. C'est sur que les romans policier de Indridason n'évoquent pas la même chose que les romans de Stefansson mais c'est normal, c'est avant tout une histoire de genre plutôt que de qualité d'écriture.
Certes, Souricette. Mais niveau genre, justement, on peut dire que les bouquins d'Arnaldur Indridasson sont du genre policier. Et moi les policiers, j'adore. Les Vargas, les Nesbo, les Rankin, etc. Et l'ambiance très lente et plombée des intrigues d'Indridasson n'est pas sans m'attirer, puisque je commence chaque nouvel opus avec le regard le plus neuf possible et l'envie d'aimer et d'être convaincu. Mais c'est chaque fois un souci de qualité d'écriture qui me fait arrêter bien avant la fin. L'intrigue chez Indridasson n'est pas assez forte pour moi pour me passer outre le style trop simpliste et trop pauvre en imaginaire. Ce n'est pas ce que tu as dis, Souricette, bien sur, mais je crois que les policiers peuvent être aussi d'une belle qualité d'écriture comme des romans de littérature peuvent avoir une intrigue forte et riche. Les genres ne se suffisent pas, ils doivent se développer et se mélanger. Quand on réfléchi bien, ce qui fait un bon livre, ou même un bon film, ou un bon spectacle, c'est le tout que l'oeuvre forme: style, intrigue, histoire, développement, rythme, beauté, émotions. Si l'auteur en squeeze certains, la balance n'est plus équilibrée et l'oeuvre penche plus vers ce qu'il y a en abondance. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas.
Et puis c'est tout con, mais quand le style est fade, j'ai tendance à me dire que le reste aussi, et je perd confiance en l'auteur et en son talent. Du coup ma lecture en est affectée et c'est raté. Une déformation professionnelle peut-être.
@chris, c'est vrai que les Stefansson sont des récits durs et ma femme a d'ailleurs du mal avec le premier. Ce sont vraiment des bouquins particuliers. En même temps, la dureté du récit rend les mots plus forts et la poésie plus crue. C'est une poésie qui lui sort des tripes et pas du coeur, si vous voyez ce que je veut dire. Et plutôt que d'être mièvre et "cul-cul", elle gagne en force et en intensité. C'est sans doute ce qui a fait qu'entre ciel et terre ne m'a pas déprimé, et qu'au contraire, ce bouquin m'a rendu plus fort!