L'incendiaire de Jón Hallur STEFÁNSSON

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Myriaðe
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L'incendiaire de Jón Hallur STEFÁNSSON

Message par Myriaðe »

De la lecture pour les longues soirées d'automne :

L'incendiaire
de Jón Hallur STEFÁNSSON

Roman traduit de l?islandais par Éric Boury
Collection Polar

Octobre 2010
Les Islandais de Seyðisfjörður redoutent les incendies criminels qui menacent depuis quelque temps leur bourgade. Smári, le brigadier-chef, est doté d'une intime connaissance des protagonistes. Presque trop intime. Appelé en renfort de Reykjavík, l'inspecteur Valdimar Eggertsson apporte un regard d?étranger, d?homme de la capitale. Deux hommes que rien n?oppose, sauf peut-être un bon verre de Pilsner sans alcool, péché-mignon de Valdimar, et qui laisse plutôt Smári de glace?

Le mot de l'auteur

Gaïa : Qu?est-ce qui vous a poussé à écrire ce roman ?
J. H. Stefánsson : Tout un tas de raisons, je pense. Certai­nement ma fascination pour les petites bourgades et les effets que peuvent avoir les affaires criminelles irrésolues sur leurs habitants.
Gaïa : Comment écrivez-vous ? Dans quelles conditions ?
J. H. Stefánsson : Quand j?écris, j?improvise beaucoup. Sans chercher à fixer au préalable une idée directive ou une trame que, je ne tiendrais pas de toute façon. Quand j?écris, j?aime être seul, ?off-line?, pour ne pas être dérangé. Et j?ai pris l?habitude d?écouter de la musique quand je travaille.


Presse étrangère


« Le livre est un bouillonnement de passions enflammées, de haine, d?obsessions, de jalousies agrémentées d?une petite touche de folie. Jón Hallur mélange tous ces ingrédients en un roman policier extrêmement bien écrit, ce qui fait de Brouillages un livre à la fois littéraire et très captivant. » Þórarinn Þórarinsson, Fréttablaðið «

« Jón Hallur est surnommé le prince héritier du roman policier islandais et il mérite amplement son titre. » Brynhildur Björnsdóttir, Birta

Image

Extrait du roman L'incendiaire, de Jón Hallur Stefánsson


Il n?y avait plus qu?une odeur de brûlé, froide et âpre. Tôt le matin, Smári Jósepsson, brigadier-chef à Seyðis­fjörður, inspira profondément à plusieurs reprises avant de franchir la porte du domicile du capitaine Þorsteinn Einarson et de son épouse Hugrún, qui avait été ravagé par les flammes la nuit précédente. Il tenait à la main une puissante lampe-torche. L?électricité avait évidemment disjoncté et le jour n?était pas encore levé. Il attendait l?arrivée imminente d?enquêteurs spécialisés venus de Reykjavík, mais avait décidé d?aller d?abord jeter un ?il tout seul sur les lieux.La puanteur d?une chair calcinée lui emplit les narines dès qu?il entra. Il sentit ses glandes salivaires réagir, relâcha les muscles de ses mâchoires et s?efforça d?éviter de trop respirer par le nez. Il avait lu quelque part que les odeurs n?étaient en réalité constituées que d?infimes particules. Cela lui revenait souvent à l?esprit et ne faisait qu?augmenter son malaise quand il était confronté à un parfum désagréable. Cette fois-ci, c?était en pensant à l?origine de ces relents qu?il était pris d?un haut-le-c?ur, plutôt qu?à ce fumet qui lui rappelait terriblement celui de l?été et des barbecues.Le cadavre du chat gisait juste au pied de la porte qui avait bien résisté au feu, même si le parquet s?était presque entièrement consumé. Il s?imaginait cette pauvre bête cherchant la sortie, avec des miaulements terrifiés, une fois que la maison s?était emplie de fumée. La vitre de la porte n?avait manifestement explosé qu?après que l?animal avait perdu conscience ; dans le cas contraire, le malheureux serait parvenu à s?échapper. Ce chat-là n?avait pas eu neuf vies.Il n?y avait plus qu?une odeur de brûlé, froide et âpre. Tôt le matin, Smári Jósepsson, brigadier-chef à Seyðis­fjörður, inspira profondément à plusieurs reprises avant de franchir la porte du domicile du capitaine Þorsteinn Einarson et de son épouse Hugrún, qui avait été ravagé par les flammes la nuit précédente. Il tenait à la main une puissante lampe-torche. L?électricité avait évidemment disjoncté et le jour n?était pas encore levé. Il attendait l?arrivée imminente d?enquêteurs spécialisés venus de Reykjavík, mais avait décidé d?aller d?abord jeter un ?il tout seul sur les lieux.
La puanteur d?une chair calcinée lui emplit les narines dès qu?il entra. Il sentit ses glandes salivaires réagir, relâcha les muscles de ses mâchoires et s?efforça d?éviter de trop respirer par le nez. Il avait lu quelque part que les odeurs n?étaient en réalité constituées que d?infimes particules. Cela lui revenait souvent à l?esprit et ne faisait qu?augmenter son malaise quand il était confronté à un parfum désagréable. Cette fois-ci, c?était en pensant à l?origine de ces relents qu?il était pris d?un haut-le-c?ur, plutôt qu?à ce fumet qui lui rappelait terriblement celui de l?été et des barbecues.
Le cadavre du chat gisait juste au pied de la porte qui avait bien résisté au feu, même si le parquet s?était presque entièrement consumé. Il s?imaginait cette pauvre bête cherchant la sortie, avec des miaulements terrifiés, une fois que la maison s?était emplie de fumée. La vitre de la porte n?avait manifestement explosé qu?après que l?animal avait perdu conscience ; dans le cas contraire, le malheureux serait parvenu à s?échapper. Ce chat-là n?avait pas eu neuf vies.
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