Publié : 01 oct. 2012, 15:12
L'Islande , eldorado chinois ?
Je suis allée à Grimmstaðir á fjöllum savourer une délicieuse part de crumble aux pommes agrémentée du breuvage classique qu'on tire du thermos.
Ce café , je me l'était promis si le pays du Mordor, excusez, modruðalur, restait islandaisement sauvage .
Islandais il le reste.Alors cochon qui s'en dédit...donc le café.
Sauvage.. C'est douteux.
Alors j'y vais. D'une part, pour visualiser le décor en place depuis des lustres avant que le béton ne s'y implante et rendre hommage à Dettifoss qui , heureusement, appartient au parc national. D'autre part, pour entendre naïvement les raisons du changement avancées par l'Islandais du terroir.
Rappelons brièvement les faits , en toute subjectivité bien sûr:
Huang Nubo, sujet de la République démocratique de Chine ( oui, ça écorche) en tout amoureux de l'Islande (là, on ne peut pas lui en vouloir) propose un investissement de 162 millions d'euro couvrant la création d'un hôtel, de cent villas proposées à la vente aux investisseurs chinois, d'un golf, d'un parc récréatif pour sportifs en mal de grands espaces sauvages...par la suite, il s'implanterait aussi en Norvège et en Suède pour créer un "Nordic Holiday Resort" ( source: Bloomberg news 2012-07-17) . Décidément la danoise et la suédoise doivent , elles aussi, bien porter le lopapeysa...
Tout simplement : un complexe touristique axé sur la santé sur tout simplement 300 km2.
Acheter la parcelle ayant été refusé par le gouvernement ( d'où mon café!), la location des lieux pour quarante et quarante ans est étudiée.
Étudiée car là encore le veto islandais plane.
Mais qu'y a-t-il de si attirant là haut ? De l'espace !!!?Un air sain....?Une alimentation saine... ?Besoin d'information. Je cherche.
N'étant ni économiste ni journaliste ni poète (mais je porte occasionnellement un lopapeysa), je prétends avoir aucune vérité.
Alors, je revois le cours de géopolitique de Jean Christophe Victor sur le Groenland! Il ouvre des perspectives que, seul, un poète chinois ne peut porter. Ah Jean Christophe Victor .. Je l'adore lui, il me fait croire à chacun de ses exposés que j'ai gagné en quotient intellectuel.
Où j'apprends que " la bataille du Grand Nord a commencé" d'après Richard Labevière et François Thual.
Ok le chômage a trouvé un écho islandais. D'où la future usine d'aluminium près de Husavik... D'où un projet de tunnel vers l'est d'Akureyri...
Trop flou pour moi.
Alors je me rends sur le chemin de Dettifoss route 864 dont je retrouve les rudes ondulations. Bifurcation vers Grimsstaðir. Quatre bâtiments s'offrent aux vents. On y devine les chambres d'hôtes, un hangar.. Direction la maisonnette qui s'octroie le luxe d'une terrasse accueillante. Petites portes pour grands vikings, fenêtres à ras de terre pour que les genoux voient bien clairs, mignonnettes tables dressées de napperons, d'assiettes et de tasses invitant le visiteur à se restaurer. C'est surtout la vie extérieure qui frappe l'oeil: outre le coin tables en fer forgé avec ses sièges assortis attitré aux touristes, le reste de la terrasse est jonché de jeux d'enfants, trotteurs de marche, cheval à roulettes et partout des enfants: les jeunes qui tentent leurs premiers pas et les moins jeunes, à peine ados, tuteurs respectifs dans une agréable cacophonie.
Le propriétaire, la trentaine, bronzé (si) m'invite à entrer dans un langage mi anglais mi islandais . J'irai le déranger une seconde fois après avoir avalé la part de tarte. Dès son retour de déplacement, sur un quad où il avait installé une enfant rieuse à ses côtés, je l'apostrophe:
" oui, je suis le propriétaire de la région. Un des propriétaires, précise-t-il, nous sommes cinq. Deux ne veulent pas vendre dont moi. Mais je ne possède que 3% des terres. Alors ici, ça restera comme ça. Peut être la maison en face sera vendue."
Là dessus, il grimace " c'est que pour l'argent, rien d'autre, l'argent qui fait tourner le monde." philosophe-t-il, " mais rien n'est secret, tout est dans les journaux." enchaîne -t-il.
Quand je lui parle de la commission de réflexion prenant à partie tous les intervenants régionaux, il balaye d'un geste de la main toutes les questions: 70% des Islandais refusent la transaction. Point.
Alors, il me désigne deux de ses filles: " voici Athéna 4 ans et Paris, 18 mois, j'aime voyager, j'aime aussi mon pays."
Je lui rapporte alors mon intention d'écrire un mot pour l'association France Islande. Me répond par un clin d'oeil: "bienvenue aux Français."
Quelque opinion on puisse avoir sur un éventuel Nordic Holiday Resort pour Chinois en mal de santé, nul doute que celui ci se heurtera au bon sens de la famille islandaise solidement ancrée sur ses terres ancestrales.
Je suis allée à Grimmstaðir á fjöllum savourer une délicieuse part de crumble aux pommes agrémentée du breuvage classique qu'on tire du thermos.
Ce café , je me l'était promis si le pays du Mordor, excusez, modruðalur, restait islandaisement sauvage .
Islandais il le reste.Alors cochon qui s'en dédit...donc le café.
Sauvage.. C'est douteux.
Alors j'y vais. D'une part, pour visualiser le décor en place depuis des lustres avant que le béton ne s'y implante et rendre hommage à Dettifoss qui , heureusement, appartient au parc national. D'autre part, pour entendre naïvement les raisons du changement avancées par l'Islandais du terroir.
Rappelons brièvement les faits , en toute subjectivité bien sûr:
Huang Nubo, sujet de la République démocratique de Chine ( oui, ça écorche) en tout amoureux de l'Islande (là, on ne peut pas lui en vouloir) propose un investissement de 162 millions d'euro couvrant la création d'un hôtel, de cent villas proposées à la vente aux investisseurs chinois, d'un golf, d'un parc récréatif pour sportifs en mal de grands espaces sauvages...par la suite, il s'implanterait aussi en Norvège et en Suède pour créer un "Nordic Holiday Resort" ( source: Bloomberg news 2012-07-17) . Décidément la danoise et la suédoise doivent , elles aussi, bien porter le lopapeysa...
Tout simplement : un complexe touristique axé sur la santé sur tout simplement 300 km2.
Acheter la parcelle ayant été refusé par le gouvernement ( d'où mon café!), la location des lieux pour quarante et quarante ans est étudiée.
Étudiée car là encore le veto islandais plane.
Mais qu'y a-t-il de si attirant là haut ? De l'espace !!!?Un air sain....?Une alimentation saine... ?Besoin d'information. Je cherche.
N'étant ni économiste ni journaliste ni poète (mais je porte occasionnellement un lopapeysa), je prétends avoir aucune vérité.
Alors, je revois le cours de géopolitique de Jean Christophe Victor sur le Groenland! Il ouvre des perspectives que, seul, un poète chinois ne peut porter. Ah Jean Christophe Victor .. Je l'adore lui, il me fait croire à chacun de ses exposés que j'ai gagné en quotient intellectuel.
Où j'apprends que " la bataille du Grand Nord a commencé" d'après Richard Labevière et François Thual.
Ok le chômage a trouvé un écho islandais. D'où la future usine d'aluminium près de Husavik... D'où un projet de tunnel vers l'est d'Akureyri...
Trop flou pour moi.
Alors je me rends sur le chemin de Dettifoss route 864 dont je retrouve les rudes ondulations. Bifurcation vers Grimsstaðir. Quatre bâtiments s'offrent aux vents. On y devine les chambres d'hôtes, un hangar.. Direction la maisonnette qui s'octroie le luxe d'une terrasse accueillante. Petites portes pour grands vikings, fenêtres à ras de terre pour que les genoux voient bien clairs, mignonnettes tables dressées de napperons, d'assiettes et de tasses invitant le visiteur à se restaurer. C'est surtout la vie extérieure qui frappe l'oeil: outre le coin tables en fer forgé avec ses sièges assortis attitré aux touristes, le reste de la terrasse est jonché de jeux d'enfants, trotteurs de marche, cheval à roulettes et partout des enfants: les jeunes qui tentent leurs premiers pas et les moins jeunes, à peine ados, tuteurs respectifs dans une agréable cacophonie.
Le propriétaire, la trentaine, bronzé (si) m'invite à entrer dans un langage mi anglais mi islandais . J'irai le déranger une seconde fois après avoir avalé la part de tarte. Dès son retour de déplacement, sur un quad où il avait installé une enfant rieuse à ses côtés, je l'apostrophe:
" oui, je suis le propriétaire de la région. Un des propriétaires, précise-t-il, nous sommes cinq. Deux ne veulent pas vendre dont moi. Mais je ne possède que 3% des terres. Alors ici, ça restera comme ça. Peut être la maison en face sera vendue."
Là dessus, il grimace " c'est que pour l'argent, rien d'autre, l'argent qui fait tourner le monde." philosophe-t-il, " mais rien n'est secret, tout est dans les journaux." enchaîne -t-il.
Quand je lui parle de la commission de réflexion prenant à partie tous les intervenants régionaux, il balaye d'un geste de la main toutes les questions: 70% des Islandais refusent la transaction. Point.
Alors, il me désigne deux de ses filles: " voici Athéna 4 ans et Paris, 18 mois, j'aime voyager, j'aime aussi mon pays."
Je lui rapporte alors mon intention d'écrire un mot pour l'association France Islande. Me répond par un clin d'oeil: "bienvenue aux Français."
Quelque opinion on puisse avoir sur un éventuel Nordic Holiday Resort pour Chinois en mal de santé, nul doute que celui ci se heurtera au bon sens de la famille islandaise solidement ancrée sur ses terres ancestrales.